J’ai lu les commentaires. Et j’ai eu la nausée. Pas à cause d’un virus. À cause d’une autre maladie : celle qu’on appelle « la méchanceté bien installée dans son fauteuil. » J’ai le mal à l’humanité. Une photo. Une vidéo. Un visage différent à Cannes. Et là, les tireurs de clavier ont dégainé leur venin. « Elle n’a rien à faire à Cannes. » « Elle est youtubeuse, c’est pas une actrice. » « C’est gênant, son apparence. » « Un Picasso vivant. » « La chirurgie esthétique, ça existe » Et les pires sont dans le carrousel avec quelques cœurs quand même (ouf!) Alors d’abord… Petit rappel à tous les juges de canapé : un youtubeur, c’est peut-être pas Césarisé, Mais c’est quelqu’un qui écrit, joue, monte, produit, invente. C’est une forme d’acting. Point. Et si elle est là, c’est que quelqu’un l’a invitée. Donc votre avis, comment dire… Ensuite… D’où ça dérange autant un visage transformé ? Un regard asymétrique ? Une mâchoire abîmée ? Une peau marquée ? Et surtout les conséquences d’une maladie dont elle a souffert. D’une souffrance sans doute atroce. Encore un petit rappel Les propos haineux, Les mépris, Le harcèlement, Peuvent mener au suicide… Ce que je ressens ? Un haut-le-cœur. Une honte. Et en même temps, une conviction renforcée. Parce que nous, avec Handipeople, on va dans les écoles. On parle aux enfants. On plante des graines de tolérance, d’empathie, de respect. Et c’est pas pour rien. C’est pour qu’ils ne deviennent pas ces adultes-là. (Ou qu’ils comprennent mieux la différence sans en avoir peur et harceler 😢) Ceux qui balancent leur haine comme d’autres balancent un gif. Ceux qui croient que le respect est une option, et que la différence est une insulte à leur norme. Je pense à elle, cette jeune femme. À ce qu’elle porte. À tout ce qu’elle transmet comme message en s’affichant. Et à tous ceux qu’elle aiderait peut-être… Même ceux qui l’ont salie. À un moment de leur vie, peut-être plus tard : nous sommes tous égaux face à la probabilité du handicap et de la maladie. Elle est forte. Mais c’est pas à elle de porter tout ça seule. C’est à nous. À nous d’éduquer. À nous de répondre. À nous de bâtir un monde où on regarde les gens dans les yeux, pas à travers des filtres de haine. Alors même si ces commentaires. Ils m’ont donné envie de vomir. Ils m’ont surtout donné encore plus envie de continuer. Et pour info… L’intelligence artificielle n’était pas au rdv cette fois. Ce que j’ai lu, c’était 100% « humain ». Et c’est ça, c’est un vrai problème.