Petite, jâĂ©tais persuadĂ©e quâil y avait de vraies personnes dans la tĂ©lĂ©. Des gens coincĂ©s dans une boĂźte. Qui pleuraient. Qui mouraient. Et moi, je regardais ça en me demandant : âPourquoi on les aide pas ?â Impossible de me convaincre que câĂ©tait âjuste un filmâ. Mon cerveau refusait. Mon cĆur aussi. Je pleurais des jours entiers. Je ne dormais pas pendant des semaines. Et chez moi, câĂ©tait : †Films de guerre : interdits †Films dâhorreur : interdits †Films avec des esprits : encore pire Je ne voyais pas des acteurs. Je voyais des vies. Des drames. Des injustices trop violentes pour une enfant qui ressent tout. Il a fallu des annĂ©es Ă mes parents pour mâexpliquer : âNon, Hanane⊠ce nâest pas rĂ©el.â Mais tu veux que je te dise ? Moi, ce que je voyais comme pas rĂ©el, câĂ©tait le monde dehors. La vraie vie. Les adultes qui font âcomme siâ. Les gens qui disent âcâest pas graveâ alors que ça lâest. Aujourdâhui encore, je suis inconsolable devant certaines injustices. Mais jâai appris Ă en faire quelque chose. Jâai appris Ă transformer cette luciditĂ© sensible en stratĂ©gie. Ă Ă©couter ce que les autres ne disent pas. Ă repĂ©rer lâalignement, le dĂ©calage, lâabsurde. Câest ce que je fais avec mes clients. Et câest ce qui fait toute la diffĂ©rence. đ Il y a ceux qui regardent la boĂźte. Et ceux qui ressentent ce quâil y a dedans. Moi, jâaide ces derniers Ă en faire leur force business.